Tenter d’établir un juste équilibre – Sheni

 

Pendant l'hospitalisation de son époux, Sheni a fait tout son possible pour aider ses enfants à passer au travers de cette période.

Transcription

Faire face à une situation comme celle-là – toute cette question de l’hôpital, tous les problèmes médicaux, de voir leur père dans le coma, le fait de savoir que j’étais stressée à cause de ça. Je courais à l’hôpital tous les jours, aussi quand il avait le SRAS. En 2003 lorsqu’il y avait le problème du SRAS, ils avaient des restrictions sur les droits de visite et une seule personne à la fois pouvait aller le visiter.

Donc j’y allais; je faisais constamment des allers-retours. Et ces pauvres enfants – j’aurais réellement pu utiliser de l’aide, avoir une personne ici pour s’occuper d’eux, les amener au soccer, à leurs activités parascolaires, même pour faire un peu d’épicerie pour moi. Ce genre de choses auraient réellement été utiles parce que […] je suis certaine que [leurs] têtes tournaient. Ils n’avaient aucune idée de ce qui se passait et je suis certaine qu’ils en ont été traumatisés.

Ma fille aînée venait tout juste de commencer l’université en septembre lorsque c’est arrivé. Elle devait travailler à temps plein. Je devais alors l’amener au travail et la ramener tous les jours. Elle travaillait sur un terrain de golf pendant de longues heures. Elle revenait avec des maux de tête tous les jours à cause de la déshydratation parce qu’il faisait très chaud. […] C’était très difficile pour eux. Ils essayaient de vivre leur vie, et […] j’essayais de minimiser et d’atténuer les dommages psychologiques causés par cette situation traumatisante dans notre famille.

J’ai fait du bon travail; je sais que j’ai fait du bon travail parce que mes enfants ont tous bien réussi. Je pense que beaucoup d’enfants dans une situation comme celle-là terminent avec tellement de problèmes psychologiques qu’ils finissent par se tourner vers les drogues, l’alcool et je ne sais quoi d’autres. Ils ont de sévères problèmes de comportement, ce qui ne me surprendrait pas dans une situation comme celle-ci. Je sais que […] j’ai essayé de garder leur vie la plus normale possible et je les ai conduits à leurs activités. S’ils avaient besoin de quelque chose pour se tenir occupés ou pour améliorer leur bien-être, je le faisais. Je leur préparais une fête à chaque anniversaire et j’essayais seulement de rendre leur vie la plus heureuse et la plus normale possible.

Ce fut difficile pour eux, spécialement lorsque les contacts ont été bloqués. Ma fille aînée était à l’université, cela n’a pas eu un impact aussi important sur elle, mais les deux plus jeunes qui demeuraient à la maison – et mon fils, il a un tumeur au cerveau – et ils ne pouvaient pas comprendre pourquoi les gens les empêchaient de parler avec leur père.


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